Date de publication : le • Modifié le 21 mai 2021 • Temps de lecture : 3 min.

Les symptômes atypiques de l'infarctus chez la femme

Infarctus chez la femme Savoir identifier les symptômes

Infarctus chez la femme
Savoir identifier des symptômes méconnus

A l’occasion de la Journée mondiale du cœur, la Fédération Française de Cardiologie dévoile une campagne qui alerte les femmes sur des symptômes pouvant révéler un infarctus. Souvent méconnus, ils sont différents de ceux ressentis par les hommes…

Près de la moitié des femmes de moins de 60 ans victimes d’un infarctus du myocarde n’ont pas ressenti les symptômes classiques chez les hommes, douleur dans la poitrine irradiant le bras gauche et la mâchoire.Les femmes doivent s’alerter face à 3 signes atypiques : la sensation d’épuisement, l’essoufflement à l’effort et les nausées. Une attention particulière est nécessaire de la part des jeunes femmes  présentant au moins un facteur de risque cardiovasculaire : tabac, stress, sédentarité, hypertension artériellecholestéroldiabète, etc.

Un casting pas comme les autres pour alerter sur les signes de l’infarctus chez la femme 

La Fédération Française de Cardiologie lance une campagne de sensibilisation, afin d’améliorer le diagnostic et la prise en charge de l’infarctus chez les femmes. Pour interpeller le grand public, un film capte le désarroi de comédiennes face à leur incapacité à jouer les symptômes d’un infarctus lors d’un casting pas comme les autres. Le film sera dans un premier temps diffusé exclusivement sur les réseaux sociaux. N’hésitez pas à le partager largement : #CastingDeFemmes

Une prise en charge trop tardive

« Ces symptômes atypiques contribuent à une prise en charge trop tardive des femmes lors d’un infarctus. 

Les signes avant-coureurs peuvent passer inaperçus et minorer l’alerte, sachant que les femmes ne sont pas suffisamment conscientes que l’accident coronaire peut les toucher.

témoigne le Pr Claire Mounier-Vehier, cardiologue au CHRU de Lille et présidente de la Fédération Française de Cardiologie.

 De plus, elles ont souvent tendance à sous-estimer leur douleur et à être dans le déni. C’est une véritable perte de chance, car les femmes se remettent moins facilement. Leurs artères sont plus difficiles à revasculariser, plus fines et plus fragiles que celles des hommes. »

Des conséquences graves

Une étude publiée fin août 2016 par des chercheurs de l’université de Leeds (Royaume-Uni) a révélé que les femmes présentaient par rapport aux hommes un risque réel d’être mal diagnostiquées3. Un constat qui pourrait s’expliquer par la différence en matière de symptômes. L’erreur de diagnostic initial a un réel impact sur les chances de survie.

La progression de l’infarctus chez les femmes : un problème de société

En adoptant le même style de vie que les hommes depuis une trentaine d’années, les femmes ont également acquis les mêmes mauvaises habitudes d’hygiène de vie : tabagisme, stress, sédentarité, alimentation déséquilibrée alimentaires et plus récemment alcool… On constate ainsi une progression alarmante du nombre d’hospitalisations pour un infarctus chez les femmes jeunes : + 4,8 % par an entre 2009 et 2013 pour les 45-54 ans…2 Progression qui se renforce, car elle était de 3 % par an entre 2002 et 2008 sur la même tranche d’âge.

« Il est urgent de bousculer nos idées reçues, qui nous font considérer les femmes comme protégées des maladies cardio-vasculaires jusqu’à leur ménopause, grâce à leurs hormones, ajoute le Professeur Claire Mounier-Vehier. Depuis quelques années, nous faisons face à une épidémiologie préoccupante, notamment chez les femmes de moins de 60 ans, qui ont adopté les mêmes comportements à risque que les hommes. »

Il est urgent d’intensifier la prévention.

Pour en savoir plus : rendez-vous sur le site de la Fédération Française de Cardiologie.

La semaine du coeur, du 24 septembre au 2 octobre 

La Fédération Française de Cardiologie organise une semaine de prévention des maladies cardio-vasculaires autour de la Journée mondiale du cœur. De nombreuses manifestations sont prévues partout en France : rencontres avec les chercheurs, conférences, dépistage des facteurs de risque, information sur les gestes qui sauvent…

beenhere

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La Fédération Française de Cardiologie lutte contre les maladies cardio-vasculaires depuis 50 ans. Association financée uniquement grâce à la générosité du public, reconnue d’utilité publique depuis 1977, elle est présente partout en France. Ses quatre missions sont : la prévention, la recherche en cardiologie, l’accompagnement des patients cardiaques et la promotion des gestes qui sauvent.


Contacts presse

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Juliette Billaroch   //  01 56 03 12 52 // 06 26 28 40 11 //  
juliette.billaroch@bm.com

  1. Mehta LS, Beckie TM, DeVon HA, Grines CL, Krumholz HM, Johnson MN, et al. ; on behalf of the American Heart Association Cardiovascular  Disease in Women and Special Populations Committee of the Council on Clinical Cardiology, Council on Epidemiology and Prevention, Council on Cardiovascular  and Stroke Nursing, and Council on Quality of Care and Outcomes Research. Acute Myocardial Infarction in Women – A Scientific Statement From the American Heart Association. Circulation. 2016;133:00-00.  DOI: 10.1161/CIR.0000000000000351.
  2. Bulletin Epidémiologique  Hebdomadaire  (BEH) de l’INVES, 8 mars 2016, Les femmes au coeur du risque cardiovasculaire
  3. European Heart Journal August 29, 2016, Impact of initial hospital diagnosis on mortality for acute myocardial infarction : a national cohort study

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