À force de minimiser les risques, de moins écouter leurs symptômes et de penser à leurs proches avant elles, les femmes victimes de maladies cardiovasculaires réagissent souvent trop tard. La Fédération Française de Cardiologie vous offre aujourd'hui les clés pour ne pas vous laisser surprendre !
Je me teste
1ère
cause de décès chez les
femmes en France
200
femmes meurent de maladies
cardiovasculaires chaque
jour
en France
20%
des femmes ayant subi un
infarctus suivent une
réadaptation
cardiaque
68%
des femmes privilégient
la santé de leur famille à
la leur
Jacqueline - 70 ans - Amiens
Sylvie - 53 ans - Nancy
Informez-vous sur les mythes et les réalités de la santé cardiaque des femmes.
Découvrez les mesures proactives pour maintenir une santé cardiaque optimale.
Comprendre les facteurs de risque spécifiques aux femmes pour les maladies cardiaques.
L'éclairage des experts de la Fédération Française de Cardiologie en 90 secondes chrono
Y-a-t-il un retard de prise en charge des urgences cardiovasculaires chez les femmes ?
Pr Gérard Helft
Cardiologue et Président de la Fédération Française de Cardiologie
Quelles différences clés dans les symptômes des maladies cardiovasculaires entre hommes et femmes ?
Pr Alain Furber
Chef du service de cardiologie du CHU d'Angers
Pourquoi la réadaptation est-elle cruciale après un accident cardiaque ?
Dr Anne-Laure Laprérie
Présidente de l'Association de Cardiologie des Pays de la Loire
Comment doit-on réagir face à un accident cardiaque ?
Patrick Gouron
Co-président de la commission des gestes qui sauvent à la Fédération Française de Cardiologie
Découvrez comment la recherche se mobilise pour le cœur des femmes
Ménopause : le traitement de l’ostéoporose a-t-il un impact sur le risque cardiovasculaire ?
Suspectés d’augmenter le risque cardiovasculaire chez les femmes ménopausées, les traitements contre l’ostéoporose pourraient au contraire avoir un effet bénéfique. Explications avec le professeur David Magne.
Infarctus du myocarde chez les femmes de moins de 50 ans : les enseignements de l’étude WAMIF.
Retour avec le Dr Stéphane Manzo-Silberman sur la première étude scientifique française dédiée à l’analyse des caractéristiques cliniques, morphologiques et biologiques des femmes jeunes touchées par un infarctus.
La FFC a développé un test basé sur des références scientifiques et accessible sur son site web. En répondant à quelques questions, vous obtenez un résultat ainsi que des conseils pour des actions simples et bénéfiques à votre santé. C’est un bon moyen de vous assurer que tout va bien, ou si un doute existe, de consulter votre médecin traitant ou un cardiologue!
Chez les femmes, les stéréotypes et les idées reçues concernent aussi la santé cardiovasculaire… et peuvent avoir de graves conséquences. Faisons le point sur ce que nous devons tous savoir.
FAUX
Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité chez les femmes. Lorsqu’un événement cardiovasculaire survient, le risque d’évolution défavorable, voire de décès, est environ 2 fois plus élevé chez la femme que chez l’homme. Les raisons sont complexes et multiples, mais sont en partie expliquées par la découverte trop tardive de la pathologie chez les femmes.
FAUX
La plupart des symptômes sont les mêmes chez les femmes et chez les hommes. 9 fois sur 10, l’infarctus chez la femme se manifeste par une douleur dans la poitrine. En cas d’AVC, les symptômes sont également les mêmes dans les 2 sexes : apparition brutale d’une perte de force ou d’un engourdissement du bras ou d'une jambe, faiblesse ou engourdissement d'un seul côté du visage, déformation de la bouche, une difficulté d'élocution ou de compréhension. La différence se situe plutôt dans l’interprétation de ces symptômes que les femmes et même certains soignants ont tendance à minimiser ou à attribuer à d’autres pathologies (comme la ménopause).
FAUX
Une idée fausse commune est que les femmes sont complètement protégées contre les maladies cardiovasculaires jusqu'à la ménopause. Bien que les œstrogènes offrent une certaine protection, les risques peuvent commencer avant si on a des facteurs de risque cardio-vasculaires présents. Ces dernières années, on note une augmentation de 5 % d’hospitalisation pour infarctus chez les femmes de 45-54 ans. Les facteurs de risque tels que l'hypertension, le cholestérol élevé, et le diabète peuvent s'accumuler avec le temps, rendant crucial le suivi de la santé cardiovasculaire dès le plus jeune âge. Le développement des mauvaises habitudes de vie (tabac, sédentarité…) fait aussi que les femmes sont moins bien protégées qu’avant.
Vrai
Les responsabilités quotidiennes et la charge mentale associée à la gestion du foyer et de la famille font que les femmes mettent leur santé en arrière-plan, priorisant les besoins des autres avant les leurs. Ce phénomène contribue à retarder leur recherche de soins médicaux lors de l’apparition des symptômes. Elles subissent également de plein fouet la pression professionnelle, génératrice de stress, un facteur de risque majeur.
Vrai
Les recherches récentes montrent que les femmes, après avoir eu une crise cardiaque, courent un risque plus élevé de complications par rapport aux hommes. Cela inclut un risque plus élevé de développer une insuffisance cardiaque et un risque accru de mortalité dans l'année suivant l'événement. Cette différence peut être attribuée à plusieurs facteurs, y compris des différences dans le traitement, des retards dans le diagnostic, et des réponses physiologiques distinctes aux traitements entre hommes et femmes.
80 % des maladies cardiovasculaires sont liées à de mauvaises habitudes d’hygiène de vie. Elles ne sont donc pas une fatalité ! Vous avez le pouvoir de prendre soin de votre cœur en agissant au quotidien, à tout âge de la vie. Voici 10 bons réflexes pour être pleinement acteur de votre santé.
Fumer multiplie par deux à quatre fois le risque de maladie cardiovasculaire par rapport aux non-fumeurs. Mais les premiers effets de l’arrêt du tabac sont quasi immédiats ! 5 ans après votre dernière cigarette : le risque de faire un infarctus est équivalent à celui d’un non-fumeur.
L'activité physique est cruciale pour un cœur en bonne santé. Elle
permet notamment une meilleure irrigation cardiaque et l’oxygénation du cerveau.
L'Organisation Mondiale de la Santé recommande au moins 30 minutes (1 heure pour les 5-17
ans) d'activité physique modérée quotidienne (par exemple, la marche à un bon pas, au moins
5 jours par semaine).
Toutes les occasions de bouger sont bonnes.
Côté alimentation, votre cœur aime l’équilibre, la variété et la régularité. Privilégiez des repas à heure fixe, avec des menus, ni trop gras, ni trop sucrés, ni trop salés… qui peuvent s’inspirer du régime méditerranéen : riche en fruits et légumes de saison, pâtes, riz et pain complets, légumes secs (lentilles, pois chiches, haricots…), poisson, notamment les poissons gras (sardines, maquereau, hareng, saumon…), matières grasses essentiellement apportées par des huiles végétales, dont l’huile d’olive, fruits secs (noix, noisettes, amandes, pistache…).
Au-delà de 2 verres standards (10cl par jour), vous augmentez vos risques d'hypertension artérielle et d’insuffisance cardiaque. Une étude récente indique qu’il ne faut pas dépasser 10 verres d'alcool par semaine pour protéger sa santé. En matière d’alcool, modération rime avec protection.
Le stress peut augmenter le risque de maladies cardiovasculaires. Bonne nouvelle, les recommandations 1 (arrêt du tabac) et 2 (activité physique) sont d’excellents antistress au même titre que la relaxation. Et, si besoin, l’accompagnement par un psychologue ou un psychothérapeute sera utile.
Un sommeil de qualité est vital, car il aide à réguler les hormones du stress et maintient la santé cardiovasculaire. Dormir moins de 6 heures par nuit de façon chronique augmente fortement les risques.
Souvent lié à une alimentation trop riche combinée à une activité physique insuffisante, l’excès de poids augmente le risque cardiovasculaire. Ayez l’œil : chez la femme, l’obésité abdominale commence à partir de 80 cm de tour de taille. Cette mesure simple du périmètre abdominal reflète la graisse viscérale qui est un facteur de risque cardio-métabolique. Le syndrome métabolique correspond à l’association de plusieurs troubles liés à la présence d’un excès de graisse à l’intérieur de l’abdomen. Les personnes concernées présentent un tour de taille important (supérieur à 94 cm pour les hommes et à 80 cm pour les femmes) et au moins deux autres anomalies parmi les suivantes : une hyperglycémie (excès de sucre dans le sang), un taux de triglycérides élevé, un faible taux de « bon » cholestérol HDL, une tension artérielle trop haute.
Pression artérielle, taux de cholestérol et de glycémie... Des bilans dont la régularité est à discuter avec votre médecin traitant en fonction de vos antécédents et de vos facteurs de risque permettent la détection précoce des problèmes et la gestion des risques cardiovasculaires.
Les périodes telles que la grossesse, la ménopause et l'utilisation de contraceptifs hormonaux peuvent affecter votre santé cardiovasculaire, nécessitant une surveillance et des précautions particulières. Lors d’une contraception orale, il faut être plus vigilant et ne pas fumer. En effet, les femmes qui fument alors qu’elles sont sous contraception orale présentent un risque cardiovasculaire multiplié par 8,8 pour les accidents veineux et par 12 à 13 pour l’infarctus du myocarde ; l’analyse de ce qui revient respectivement au tabagisme et à la contraception montre que le risque associé au tabac domine.
Reconnaître les symptômes d'une crise cardiaque ou d'autres troubles
cardiovasculaires, et oser demander rapidement de l'aide peut vous sauver la vie. Le
symptôme qui doit faire l’objet d’une évaluation et qui justifie un appel au 15 est surtout
l’apparition d’une douleur brutale, inhabituelle, dans la poitrine, qui ne cède pas au bout
de 20 à 30 minutes. Cette douleur peut irradier vers la mâchoire, l’épaule ou le bras
gauche, ou dans le dos. Une difficulté respiratoire au repos est également un signe à ne pas
négliger et justifie une prise en charge.
Après un événement cardiovasculaire qui a
entraîné une hospitalisation en milieu cardiologique, la réadaptation cardiaque est
également cruciale pour se rétablir et reprendre une vie normale en adaptant son mode de
vie.
Alors que les femmes ont tendance à minimiser les risques de maladies cardiovasculaires, celles-ci doivent faire face à une double « injustice » : des facteurs de risques traditionnels aux conséquences plus sévères que chez les hommes et des risques spécifiques liés aux influences des hormones féminines.
Lésions artérielles, athérosclérose responsable d’infarctus, mauvaise oxygénation responsable d’essoufflement… la liste des dégâts causés par la cigarette est longue. Et c’est encore plus vrai chez les femmes : une fumeuse présente 25 % de risque en plus de développer une maladie cardiaque qu’un fumeur. Les raisons de cette susceptibilité accrue au tabac sont liées notamment aux hormones féminines et à un métabolisme de la nicotine différent.
L'inactivité physique entraîne une réduction de la capacité de votre cœur et peut conduire à une dangereuse augmentation de la pression artérielle. Elle contribue également à un déséquilibre énergétique qui peut entraîner une prise de poids. Un excès de poids (en particulier l'accumulation de graisse autour de l'abdomen) est très souvent en cause dans l’augmentation du diabète et du cholestérol. Seulement 53 % des femmes en France atteignent les recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé en matière d'activité physique, contre 70 % des hommes.
Les périodes de transition hormonale, telles que la grossesse et la ménopause, jouent un rôle clé dans votre santé cardiovasculaire. Ces changements peuvent, par exemple, accentuer des troubles existants comme l'hypertension.
L'utilisation de certains contraceptifs hormonaux comprenant des œstrogènes est associée à un risque accru de thrombose veineuse (phlébite, embolie pulmonaire) et artérielle (infarctus), surtout chez les femmes fumeuses ou âgées de plus de 35 ans.
Placer souvent les besoins de votre famille et de votre travail avant les vôtres peut peser lourd sur votre santé… Le stress, la charge mentale et la fatigue ne se contentent pas d'épuiser votre énergie ; ils jouent également un rôle crucial dans votre santé cardiovasculaire. Il est essentiel de prendre soin de soi pour maintenir un cœur en bonne santé !
