Date de publication : le • Modifié le 21 mai 2021 • Temps de lecture : 4 min.

LES VALVULOPATHIES

Les valvulopathies

Que sont les valvulopathies ?

Le flux sanguin circule à sens unique, avec fluidité à l’intérieur du cœur grâce à l’existence des valves cardiaques. Elles jouent le rôle de clapets, s’ouvrant et se fermant alternativement au gré des pressions régnant dans les cavités, empêchant le reflux du sang.

La configuration des valves cardiaques, leur disposition et leur structure sont parfaitement adaptées au rôle de chacune d’elles et donnent à leur mouvement une précision extrême. C’est ainsi qu’au moment où le cœur se contracte pour propulser le sang dans les artères (systole), les valves auriculo-ventriculaires s’accolent pour être étanches, maintenues par les cordages et les piliers. Au moment où le cœur se relâche (diastole), le sang écarte les valves auriculo-ventriculaires et emplit les ventricules. Quant aux valves aortique et pulmonaire, la souplesse de leurs feuillets et leur configuration sigmoïde facilitent le passage du sang au moment de la systole, tout en évitant le reflux lors de la diastole.

Diverses maladies peuvent altérer leur fonctionnement et retentir ainsi sur la fonction cardiaque. Selon sa gravité, une valvulopathie peut nécessiter une prise en charge allant de la simple surveillance cardiologique régulière à une intervention de correction ou de remplacement.

L’endocardite infectieuse

C’est une maladie causée par l’infection de l’endocarde par un micro-organisme bactérien. Grâce aux antibiotiques et à la chirurgie cardiaque (1/3 des cas), cette affection autrefois mortelle possède désormais un excellent pronostic, la guérison étant obtenue dans 80% des cas.

L’endocardite infectieuse affecte, deux fois sur trois, des valves déjà malades. Les germes les colonisent à l’occasion de leur passage dans le flux sanguin, via une porte d’entrée décelable. Très souvent, cette dernière est buccopharyngée, à l’occasion de soins dentaires non effectués. Il est donc indispensable de consulter régulièrement votre dentiste.

La maladie touche deux fois plus l’homme que la femme, et plutôt chez les plus de 50 ans. La gravité de l’endocardite infectieuse est notamment liée aux lésions anatomiques mutilantes des valves qu’elle entraîne et qui sont à l’origine d’insuffisances valvulaires aiguës souvent mal tolérées.

Quels sont les traitements de l’endocardite infectieuse ?

Dans les 2/3 des cas, la maladie survient chez des sujets à risque, ayant déjà soit une maladie des valves cardiaques, soit une prothèse cardiaque ou encore ayant déjà fait l’objet d’une endocardite.

Une bonne prévention de l’endocardite  passe par la prise d’antibiotiques lors de soins dentaires chez les sujets à haut risque. L’hygiène bucco-dentaire doit être constante, tout au long de la vie et chez tous les individus, qu’ils soient ou non à risque : brossage minutieux et prolongé des dents, deux fois par jour voire, si possible, après chaque repas et surveillance régulière systématique par un chirurgien dentiste.

La Fédération Française de Cardiologie diffuse des cartes de cardio-prévention. Si vous avez une cardiopathie à risque, demandez cette carte à votre cardiologue, gardez-la en permanence sur vous, présentez-la systématiquement à votre chirurgien-dentiste, à votre généraliste, aux spécialistes que vous consultez ou si vous êtes hospitalisés. L’utiliser, c’est vous protéger.

Le rhumatisme articulaire aigu (RAA)

Il s’agit d’une maladie inflammatoire touchant les articulations mais, souvent aussi, les valves cardiaques. Aiguë et récidivante, cette maladie est déclenchée par une infection rhynopharyngée due à un streptocoque. L’amélioration des conditions de vie et d’hygiène, les traitements par antibiotiques des angines de l’enfant, une pénicillinothérapie régulière, jusqu’à l’âge adulte, des sujets ayant connu la maladie ont eu pratiquement raison d’elle dans les pays industrialisés. Mais le RAA reste très présent dans les pays émergents, où il est responsable de la plupart des valvulopathies.

Les valvulopathies dégénératives

Il s’agit des altérations tissulaires des valves qui ne sont pas d’origine inflammatoire ou infectieuse et qui combinent une dégradation des fibres conjonctives et élastiques avec une accumulation de certaines substances (protéoglycans). Ces valvulopathies peuvent se voir chez le sujet jeune mais leur apparition est d’autant plus forte que le sujet prend de l’âge.

Dans notre pays, elles sont devenues :

  • la première cause de l’insuffisance mitrale, avec des degrés de gravité divers,
  • une cause fréquente d’insuffisance aortique,
  • la cause la plus fréquente des sténoses aortiques de l’adulte.

Bilan, surveillance et prévention des valvulopathies

La présence d’une valvulopathie nécessite une prise en charge cardiologique qui comporte un bilan initial : clinique, électrocardiographique et échocardiographique. Ce bilan permet de préciser l’importance de la valvulopathie, son étiologie et son retentissement sur le fonctionnement cardiaque.

Une valvulopathie modérée et bien tolérée, sans symptôme ni retentissement cardiaque, relève de la simple surveillance cardiologique régulière.

Une valvulopathie évoluée donne habituellement des symptômes : essoufflement, palpitations, douleurs thoraciques ou syncopes. Elle peut cependant exister sans gêner l’activité ordinaire, ou sans que la gêne soit réellement ressentie par le patient, tout en altérant la fonction cardiaque. Ce genre de situation, que les examens complémentaires sont à même de dépister, justifie que le cardiologue propose, même à un patient se plaignant peu, une intervention correctrice de sa valvulopathie.