Cancer du sein : la double peine
Un projet de recherche mené par l’équipe du Dr Sophie Jacob
IRSN – INSERM /Toulouse
EN QUOI CONSISTENT VOS RECHERCHES ?
Chaque année en France près de 50 000 femmes sont diagnostiquées avec un cancer du sein. Le bénéfice de la radiothérapie dans le traitement de ce cancer est incontestable pour les patientes. Cependant, lors de cette radiothérapie certaines zones du coeur, en raison de leur position anatomique, peuvent recevoir une irradiation partielle susceptible d’entrainer des dysfonctions cardiaques non ressenties par la patiente mais qui à terme pourraient être à l’origine de maladies cardiovasculaires radio-induites.
L’étude BACCARAT, fruit de la collaboration de l’Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire avec l’équipe Epidémiologie cardiovasculaire de l’INSERM Toulouse, la Clinique Pasteur Toulouse et le CHU Toulouse Rangueil, et du soutien de la Fédération Française de Cardiologie, a pour but d’étudier le risque de dysfonction cardiaque, plus précisément de début de dégradation de la fonction myocardique, survenant dans les 24 mois après la radiothérapie.
Il s’agit d’une cohorte prospective d’une centaine de patientes atteintes d’un cancer du sein traitées par radiothérapie. Chaque patiente est incluse avant la radiothérapie pour un bilan cardiaque initial, puis un nouveau bilan cardiaque est effectué 6 mois puis 24 mois après la radiothérapie. A chaque bilan, une échographie cardiaque est réalisée pour mesurer différents indicateurs de la fonction myocardique. De plus, pour chaque patiente une évaluation précise des doses absorbées par les différentes zones du cœur est effectuée. A partir de toutes ces mesures, un modèle de risque sera construit pour connaitre le risque individuel de dysfonction cardiaque des patientes.
QUELS SONT OU SERONT LES RÉSULTATS ATTENDUS ET QUELLES ÉVOLUTIONS POUR LES PATIENTS ?
Les résultats intermédiaires à 6 mois de suivi montrent une association entre la dose de radiation reçue par le cœur et le risque de dysfonction ventriculaire infraclinique. Ces résultats restent à confirmer avec 24 mois de suivi. A terme, cette étude permettra de mieux comprendre les éventuelles modifications cardiaques liées à la radiothérapie du sein, et proposer des pistes de recommandations pour une optimisation de la radiothérapie, mais aussi, si nécessaire, pour le suivi et la prise en charge précoce sur le plan cardiaque des patientes.
A QUOI A SERVI LE FINANCEMENT DE LA FFC ?
Pour ce type de projet, le travail des attachés de recherche cliniques (ARC) est indispensable. Elles gèrent le recueil des informations médicales, l’organisation des rendez-vous chez les cardiologues et radiothérapeutes dans le cadre du protocole, et sont toujours à l’écoute des patientes. Le financement de la FFC nous a permis de payer le contrat d’une Attachée de Recherche Clinique pour BACCARAT.
Ces résultats n’ont été possibles que grâce à nos généreux donateurs.
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