Date de publication : le • Modifié le 25 août 2021 • Temps de lecture : 3 min.

Sortons de la zone fragile par la prévention

Sortons de la zone fragile par la prévention

Il en est de même de la prévention des maladies cardiovasculaires et de la pandémie Covid, comme de toutes les préventions : c’est un ensemble de mesures.

La prévention routière porte sur le port de la ceinture, le respect des limitations de vitesse, une alcoolémie à moins de 0 .50 et le contrôle technique. Les statistiques révèlent que 70 % des accidents sont dus à l’alcool, 20% à l’excès de vitesse et que les accidents les plus graves touchent les jeunes de moins de 25 ans.  Même si votre alcoolémie est à 0 et votre voiture toute neuve, il n’est sûrement pas prudent de rouler à 180 km/h sur une autoroute en sens interdit !   

Alors oui, sur le papier, pour beaucoup d’entre nous, notre contrôle technique indique que notre carcasse a plus de 70 ans, c’est comme ça. Nous avons aussi des antécédents diverses et variés, on ne peut pas les changer.  Les facteurs de risque ne s’additionnent pas, ils se multiplient, donc nous, un peu fragiles, avons encore plus que d’autres des obligations importantes à respecter scrupuleusement les consignes.

1. Continuons de bien bouger, le confinement est levé. A nous les forêts, les plages et les grandes randonnées. Rien ne nous empêche et c’est plus motivant, de le faire avec d’autres, même si nous devons garder nos distances. Bougeons au moins 5 fois par semaine et au moins 60 minutes. C’est aussi important, voire plus, que l’Aspégic pour le coronarien. Téléphonez-vous, soutenez-vous, encouragez-vous, plus vos amis sont fragiles plus ils ont besoin de ne pas se sentir seul.

2. Respectons les consignes de bon sens : portons un masque.  Ce n’est pas parce que je vois des jeunes à vélo sans casque que je laisse mes petits-enfants et moi-même ne pas en porter ! Chez nous, c’est clair, pas de casque… pas de vélo. Ce n’est pas parce que les 3/4 des gens ne mettent pas de masque que nous devons être désespérés, découragés et que nous devons les imiter. Est-ce qu’il me serait venu une seule fois à l’esprit de rentrer en salle d’opération sans bavette ? Non, quoiqu’on en dise le masque nous protège et protège les autres !  Il n’est dangereux que si vous imaginez que grâce à cette protection, vous pouvez faire n’importe quoi et vous rassembler à 5000 dans 50 mètres carrés !

3. Idem pour le lavage fréquent des mains au savon et la distanciation physique. Être fragile ne doit pas nous faire peur, ni même nous angoisser, cela doit simplement nous responsabiliser encore plus pour prendre au sérieux les précautions. Respectons partout la distance de sécurité d’1 mètre.

4. Je ne peux pas m’empêcher de rappeler l’expérience de ce collège ou 2 groupes exactement identiques de 450 enfants chacun, devaient noter ce qui ne leur plaisait pas dans le collège pour l’un et ce qu’ils trouvaient « génial » pour l’autre. Au bout de 3 semaines, ceux du groupe « génial » quel que soit leur niveau avait des notes supérieures à ceux du groupe critique dans pratiquement toutes les disciplines. Avoir une attitude positive donne, de la même façon, une meilleure santé. Alors profitons de ces mois d’été pour admirer la beauté de la nature, nous régaler des couchers de soleil ou des levers de lune ! Ce qui compte ce n’est pas le niveau du vin dans le verre mais ce qu’il reste encore à boire.

En conclusion, personne n’est en Duralex. Si nous sommes un peu en zone fragile, il dépend de nous de minimiser au maximum les risques. Prenons soin de nos aînés et gardons un beau sourire sur nos visages, même si parfois cela accentue un peu nos rides.

Pr Paul Menu
Président de l’Association de Cardiologie Poitou Charentes

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