Date de publication : le • Modifié le 21 mai 2021 • Temps de lecture : 4 min.

REVUE DE PRESSE DU 15 AU 30 JUIN 2020

Les infarctus chez les femmes jeunes : près de +5 % par an!

Les infarctus chez les femmes jeunes progressent de près de 5 % par an !

Dans son Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH) daté du 8 mars, l’Institut de Veille Sanitaire (lnVS) constate une nouvelle aggravation significative du nombre d’hospitalisations pour un infarctus du myocarde chez les femmes de moins de 60 ans. La Fédération Française de Cardiologie incite l’ensemble des acteurs de la santé publique à se mobiliser sans tarder pour agir.

Ce numéro du BEH « Les femmes au cœur du risque cardio-vasculaire » souligne tout particulièrement la progression alarmante du nombre d’hospitalisations pour un infarctus du myocarde chez les femmes de 45 à 54 ans : elle est passée de  + 3 % par an entre 2002 et 2008 à +4,8 % par an entre 2009 et 2013 ! Dans ce contexte, une attention particulière doit être apportée à la prévention et à la prise en charge de l’infarctus chez la femme jeune en France. 

« Il est urgent de bouleverser  nos cultures sociétales, qui considèrent encore que les femmes jeunes sont protégées des maladies cardio-vasculaires par leurs hormones,déclare le Professeur Claire Mounier-Vehier, présidente de la Fédération Française de Cardiologie. Nous faisons face à une  épidémiologie préoccupante, notamment chez les femmes jeunes, qui sexplique essentiellement par l’évolution de leur mode de vie avec l’adoption,depuis 30 ansdes mêmes comportements à risque que les hommes.

« Le tabagisme est le facteur de risque majeur de linfarctus du myocarde chez la femme jeune, déclare le Professeur Daniel Thomas, président d’honneur de la Fédération Française de Cardiologie. Daprès les données du Baromètre santé 2014, la prévalence du tabagisme régulier a augmenté  de façon importante chez les femmes âgées de 45 à 74 ans entre 2005 et 2014, doublant  même parmi les 55-64 ans. »

Au-delà de l’évolution défavorable de leur hygiène de vie (tabagisme, stress, sédentarité, mauvaises habitudes alimentaires et plus récemment l’alcool …), les femmes connaissent également :

  • une exposition à des facteurs hormonaux spécifiques tout au long de leur vie : contraception, grossesse et ménopause.
  • des symptômes atypiques de l’infarctus : nausées, palpitations à l’effort, essoufflement, douleur au milieu du dos, fatigue inhabituelle.. Des signes souvent assimilés à tort à une crise d’anxiété.
  • une prise en charge complexe à optimiser : dépistage trop tardif ou incomplet  ; délai dans l’appel du 15 ; insuffisance de prescription des traitements médicamenteux ; procédures de revascularisation plus difficiles ; recours peu fréquent à la réadaptation après l’accident…

Les tendances épidémiologiques de l’infarctus du myocarde et de l’accident vasculaire cérébral (AVC), ainsi que les données disponibles sur l’évolution des consommations de tabac et d’alcool présentées dans ce numéro du BEH, mettent l’accent sur l’importance de larges campagnes répétées de prévention.

« Il est nécessaire d’engager rapidement des actions marquantes d’information auprès des femmes et des professionnels de santé, insiste le Professeur Claire Mounier-Vehier. Il est urgent d’agir de façon plus drastique sur l’hygiène de vie et sur les comportements addictifs (tabac,cannabis, alcool), tout aussi délétères pour fe cœur que pour fe cerveau. 

Pour combattre les idées reçues, la Fédération Française de Cardiologie (www.fedecardio.org) a lancé en décembre dernier une large campagne de sensibilisation intitulée  « Préjugés’, à travers un film court réalisé par Mal’wenn, incitant les femmes à prendre soin de leur cœur et de leurs artères.

Pour rappeler  qu' »Ensemblenous pouvons lutter contre la 1ère cause de mortalité  chez les  femmes », la FFC dévoile le 8 mars à l’occasion de la Journée Internationale des femmes, une nouvelle campagne d’information dans les grands quotidiens nationaux. Elle rappelle qu’en France, une femme sur trois meurt d’une maladie cardio-vasculaire.

Des actions concrètes pour lutter contre les maladies cardiovasculaires chez les femmes

La Fédération Française de Cardiologie recommande le développement de plusieurs  actions :

  • Informer et accompagner les femmes à risque au travers de parcours de soins dédiés, en s’appuyant sur les structures ressources, comme les plannings familiaux, les caisses primaires d’assurance-maladie, les centres sociaux ;
  • Mobiliser la médecine du travail, parfois seul recours médical, avec des repérages cibles comme la grossesse ;
  • Favoriser les formations professionnelles multidisciplinaires sur les spécificités du risque cardio-vasculaire de la femme ;
  • Développer des programmes de recherche spécifiquement consacrés aux femmes, dans les domaines cliniques, épidémiologiques et thérapeutiques ;
  • Associer l’ensemble des acteurs de la santé publique et institutionnels pour élaborer des feuilles de route dédiées à la santé cardio-vasculaire des femmes ;
  • Constituer un recueil de données spécifiques pour améliorer l’évaluation du risque cardiovasculaire féminin : modes de contraception, ancienneté de la ménopause, usage d’un traitement hormonal substitutif, antécédent de la pré-éclampsie ou de diabète gestationnel, antécédent de maladie thrombo-embolique, contraintes physiques au travail, exposition à certains produits toxiques, suivi des comportements de santé modifiables… 

Toutes ces actions sont réalisables dès aujourd’hui, en s’appuyant notamment sur les recommandations européennes et nord-américaines ainsi que sur celles du Livre blanc pour un Plan Coeur remis aux décideurs de la santé publique à l’initiative de la Fédération Française de Cardiologie et de 22 partenaires en octobre 2014. 

Un colloque le 10 mars au Ministère des Affaires sociales et de la Santé

Pour agir ensemble, toutes ces actions seront débattues lors du Colloque  » Les femmes au coeur du risque cardio-vasculaire » organisé le 10 mars 2016 par la Direction Générale de la Santé, l’Institut de Veille Sanitaire et l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé. La Fédération Française de Cardiologie s’y est fortement impliquée. 
Ministère des Affaires sociales et de la Santé, salle Pierre Laroque – 14 avenue Duquesne – 75007 Paris, à partir de 8h30 accès libre sur inscription

« Nous pouvons nous réjouir de la publication de ce numéro du BEH et de l’organisation de ce colloque, qui marquent une étape indispensable pour mieux informer et mobiliser les professionnels de santé et les femmes, en nous incitant tous à une approche plus personnalisée de la maladie cardio-vasculaire » conclut le Pr Claire Mounier Vehier. 

Des outils proposés par la FFC

La Fédération Frnaçaise de Cardiologie met à la disposition du public de nombreux outils gratuits pour délivrer des conseils précis et faciles à mettre en place. En particulier, une brochure « Coeur, Artères et Femmes » est téléchargeable sur le site fedecardio.org. 

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La Fédération Française de Cardologie lutte contre les maladies cardio-vasculaires depuis 50 ans. Association financée uniquement par la générosité du public, reconnue d’utilité publique depuis 1977, elle est présente partout en France. Ses quatre missions sont : la prévention, la recherche clinique en cardiologie, l’accompagnement des patients cardiaques et la promotion des gestes qui sauvent

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