Date de publication : le • Modifié le 21 mai 2021 • Temps de lecture : 4 min.

L’ARTÉRIOPATHIE OBLITÉRANTE, TRAITEMENT

L’artériopathie oblitérante, traitement

L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) – (anciennement appelé « artérite ») – est une maladie grave dont l’évolution, si elle n’est pas enrayée par un traitement strictement observé et des mesures d’hygiène de vie rigoureusement suivies, mène à des situations invalidantes pouvant nécessiter l’amputation. Elle peut également réduire considérablement l’espérance de vie.

Traiter une personne atteinte d’artériopathie oblitérante des membres inférieurs consiste aussi à traiter une personne atteinte d’une maladie artérielle car tout le territoire artériel est le plus souvent atteint par l’athérosclérose. La prise en charge de la maladie peut donc être à la fois préventive, médicamenteuse, et interventionnelle.

La prévention

La première mesure à adopter est la suppression totale et définitive de la cigarette et de toute autre forme de tabagisme. Leur maintien aurait pour conséquence non seulement un échec patent de toutes les autres mesures de prise en charge de la maladie, mais, plus encore, l’assurance d’une aggravation inexorable.

Les autres facteurs de risque doivent être systématiquement corrigés : diabètehypertension artérielle, anomalies lipidiques… Alimentation équilibrée et activité physique régulière (au moins trente minutes par jour +++) sont vivement recommandées, et cela dès les premiers stades de la maladie.

Le diabète

Il est, après le tabac, le grand facteur de risque de l’AOMI (prévalence de la maladie trois fois supérieure à la normale chez les diabétiques) mais est également un facteur aggravant et de complication de la maladie. Un diabétique atteint de neuropathie ne perçoit pas les douleurs à la marche pouvant lui signaler une possible artériopathie. D’autre part, l’état des artères chez les patients atteints du diabète rend très délicats les gestes d’angioplastie ou de pontage

Les patients diabétiques ne perçoivent pas non plus les conséquences trophiques des lésions artérielles distales ce qui favorise l’aggravation de l’état cutané et des lésions nerveuses irréversibles. 

Le traitement médical de l’artériopathie

Le but est de favoriser le développement d’une circulation de suppléance par de petites branches artérielles, créant à terme un pontage naturel. L’effort physique régulier, c’est-à-dire une marche lente et prolongée, favorise ce développement. Comme le disent souvent les spécialistes, « le premier traitement de l’artériopathie, c’est la marche ».

1. Les médicaments utilisés seront, tout d’abord, les antiagrégants plaquettaires, qui, comme leur nom l’indique, visent à freiner l’agrégation des plaquettes sanguines limitant ainsi le risque de formation de caillot : aspirine ou clopidogrel en font partie.

2. Autre médicament : les statines. L’objectif de ce traitement hypolipémiant est de lutter contre les excès de lipides (graisses) dans le sang, de réduire les taux de « mauvais » cholestérol (LDL) et de triglycéride. Il agit aussi directement contre les lésions artérielles déjà installées.

3. Troisième type de médicament; les IEC, autrement dit les inhibiteurs de l’enzyme de conversion, utilisés également dans le traitement de l’hypertension artérielle et l’insuffisance cardiaque. Enfin, en cas de diabète, un bon équilibre de celui-ci à l’aide des traitements anti-hyperglycémiants est impérieux.

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Rétablir le flux sanguin : prise en charge interventionnelle et chirurgicale de l’artériopathie oblitérante

On appelle revascularisation le rétablissement de la circulation sanguine dans des artères obstruées. En cas d’occlusion aiguë, le recours à la thrombolyse, c’est-à-dire un produit injectable qui détruit les caillots est efficace, mais d’utilisation exceptionnelle.

La technique interventionnelle de l’angioplastie est également extrêmement efficace. Elle consiste à dilater les artères rétrécies (notamment celles situées au niveau du bassin et de la cuisse) à l’aide d’un ballonnet et à mettre en place, si nécessaire, un stent pour maintenir le résultat de la dilatation.

Le revascularisation chirurgicale est une technique éprouvée, réalisée via pontage. Il s’agit de mettre en place un pont, en fait un greffon (tissé ou veineux), qui court-circuite la partie malade. La thrombo-endartériectomie, quant à elle, consistera, après un abord direct de l’artère, à enlever sa paroi interne pour éliminer les plaques athéromateuses.

Selon l’état du patient, tous ces gestes peuvent être associés. L’angioplastie s’adresse plus à des lésions courtes ou localisées, tandis que les techniques chirurgicales sont destinées à des lésions plus complexes ou plus étendues.

L’ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE

Rappelons-le : le suivi rigoureux de la totalité des prescriptions du médecin, y compris et surtout celles concernant l’hygiène de vie (arrêt du tabac, alimentation équilibrée, activité physique régulière) est impératif pour que le traitement soit efficace. Or, l’expérience montre trop souvent une négligence dans ce suivi, surtout pour tout ce qui concerne la correction des facteurs de risque et la prise en compte, par le patient, du risque polyvasculaire.

L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs est une pathologie qui, du fait de la réduction de la mobilité du patient, peut conduire parfois à un certain isolement social qu’il faut à tout prix éviter. Si besoin, un soutien psychologique adapté est à envisager.

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