La réadaptation cardiaque – Phase 2
La phase 2 est la phase de transition entre le séjour hospitalier et le retour à la vie normale. C’est la période de rééducation active sous surveillance médicale et d’éducation comportementale vis-à-vis du tabac, de l’alimentation, du stress…
Elle concerne les patients après chirurgie cardiaque (pontages, valves etc..), infarctus, insuffisance cardiaque, pose de stent (s), facteurs de risque importants…
En pratique, cette phase s’effectue en centre de réadaptation cardio-vasculaire,
- en hospitalisation complète,
- en hospitalisation de jour.
LE BILAN INITIAL
Il permet de rechercher d’éventuelles séquelles cardiaques (angine de poitrine, trouble du rythme cardiaque, insuffisance cardiaque) et d’évaluer les autres handicaps (complications post-opératoires ou autres problèmes médicaux associés).
Il comprend une série de mesures et d’examens :une épreuve d’effort maximale (sur vélo ou tapis roulant) sous traitement, complétée souvent par une mesure directe de la consommation d’oxygène (VO2max),
un écho-Doppler cardiaque.
Parfois une mesure de la capacité pulmonaire ; un enregistrement Holter de l’électrocardiogramme sur vingt-quatre heures, complété éventuellement par un Holter tensionnel (enregistrement sur vingt-quatre heures de la tension artérielle),
Une évaluation des facteurs de risque à corriger, et une planification conjointe des objectifs à atteindre
Il permet de planifier les séances de réentrainement, d’adapter les traitements…
Le ré-entraînement à l’effort
L’objectif est d’augmenter la capacité d’effort, permettant la plupart des efforts de la vie courante et/ou de la vie professionnelle sans gêne. Cet objectif varie en fonction de votre âge, de votre capacité fonctionnelle antérieure et de la pathologie cardiaque.
Modifier les comportements
Autre temps fort de la réadaptation : la lutte contre les facteurs de risque cardio-vasculaire. Il s’agit bien de modifier les comportements vis-à-vis du tabac, de l’alimentation et de la sédentarité, comprendre les buts du traitement, ce que l’on peut ou éviter de faire, à travers des réunions de groupe ou des entretiens individuels, (parfois sous la forme d’ateliers cuisine ou de relaxation). La période de réadaptation doit aussi comporter une prise en charge psychologique afin de vous aider à reprendre confiance en vous et devenir « acteur de votre propre santé ».
Évaluer les possibilités de reprise du travail
La prise en charge des accidents cardiaques aigus permet désormais une reprise professionnelle plus fréquente et plus précoce, notamment après un infarctus du myocarde.
Les possibilités de reprise de travail sont évaluées par le cardiologue du centre de réadaptation, avec l’aide de l’assistante sociale.
Le médecin du travail et éventuellement l’organisme de reclassement professionnel recevront un compte rendu de votre séjour uniquement remis par vos soins et votre accord.
La visite de pré-reprise
Avant la fin d’un arrêt de travail prolongé (supérieur à trois mois) pour maladie ou accident, une rencontre avec le médecin du travail, dans le cadre d’une visite de pré-reprise, peut être déterminante pour préparer la réinsertion du salarié en lui permettant par exemple d’obtenir une éventuelle adaptation du poste de travail ou un aménagement des horaires
La visite de pré-reprise accorde au médecin du travail un certain délai pour préparer le retour du salarié, lui donne plus de temps pour trouver une solution dans l’entreprise, pour faire intervenir les aides extérieures ou pour organiser les échanges entre les différents acteurs de la réinsertion professionnelle.
C’est le salarié qui doit solliciter personnellement cette visite pour un arrêt supérieur à trois mois.
Grace à une prise en charge en centre de réadaptation, le risque de nouvelle hospitalisation et de nouvel évènement cardiaque grave sont très nettement diminués, ce d’autant que les conseils prodigués et la pratique d’une activité physique régulière seront bien suivis (phase III).