Date de publication : le • Modifié le 21 mai 2021 • Temps de lecture : 3 min.

Tabac : à chaque âge son niveau de risque

Tabac : à chaque âge son niveau de risque

Le tabac et ses dangers guettent les fumeurs à chaque âge de leur vie.

Le tabac chez les jeunes :

C’est à cet âge que les choix sont déterminants pour l’avenir.  Autour de 90% des fumeurs qui mourront de leur tabagisme ont commencé à fumer avant 20 ans. Plus le début est précoce, plus la dépendance est forte et il est difficile d’arrêter. Ne surtout pas commencer !

Même si les accidents cardio-vasculaires sont encore rares à cet âge, ils sont possibles, notamment chez la femme qui fume et qui prend la pilule. Parce que le tabac augmente la coagulation du sang, que la pilule l’augmente aussi un peu et que l’association des deux peut être explosive avec, à la clé, des conséquences dramatiques (infarctus du myocarde, accidents vasculaires cérébraux, embolie pulmonaire, etc.) qui brisent de nombreuses vies.

Et si on est déjà fumeur, il faut arrêter le plus tôt possible. Arrêter avant 30 ans est pratiquement une garantie de retrouver le profil d’espérance de vie d’un sujet n’ayant jamais fumé. Mais, pour assurer son devenir cardio-vasculaire le mieux est assurément de ne pas commencer !

Le tabac entre 30 et 55 ans :

C’est la tranche d’âge où si on n’est pas fumeur, on a encore relativement peu de risque de présenter un accident cardio-vasculaire en l’absence d’autres facteurs.  Par contre, autour de 80% des sujets présentant un infarctus du myocarde avant 50 ans sont fumeurs, tant chez les hommes que chez les femmes, et lorsqu’il n’existe qu’un seul facteur de risque chez ces sujets c’est dans 80% le tabac ! La survenue relativement précoce des accidents est lié au fait que le tabac n’agit pas seulement sur les parois des artères et la constitution des « plaques d’athérosclérose ». Il favorise la formation de caillots dans des artères souvent par ailleurs saines ou peu altérées avec des plaques minimes qui ne se manifesteraient pas si elles n’étaient pas déstabilisées par l’exposition au tabac. Le tabac favorise également des spasmes artériels et une inflammation, phénomènes participant à la survenue de ces accidents précoces. Le cumul d’un tabagisme avec d’autres facteurs de risque cardiovasculaire multiplie le risque d’accidents. Il est plus que temps d’arrêter de fumer.

Le tabac au-delà de 55-60 ans :

C’est la tranche d’âge où commence à apparaitre les accidents cardio-vasculaires même chez les non-fumeurs, en particulier chez ceux présentant d’autres facteurs de risque (hypertension artériellediabètehypercholestérolémie…). Être et rester fumeur expose d’autant plus à ces accidents, avec une participation active de l’exposition au tabac sur l’évolution des lésions artérielles et leurs complications tant au niveau des artères du cœur (infarctus) que des artères cérébrales (AVC), de l’aorte abdominale (anévrysme aortique), et des artères de jambes (thrombose et risque d’amputation).

Même si le tabac a pu déjà provoquer des lésions significatives, il faut savoir qu’il y a toujours un bénéfice très important à arrêter de fumer. Ceci est particulièrement vrai pour le bénéfice cardiovasculaire, car le sur-risque de formation de caillots disparaît rapidement. Ce bénéfice du sevrage est aussi considérable à la suite d’un accident cardiovasculaire (infarctus du myocarde, AVC, ou complications d’une artérite de jambe…). Il est déterminant pour l’avenir dans la prévention des décès et/ou de nouvelles complications.

Il reste donc toujours important d’arrêter de fumer quel que soit l’âge, y compris pour les sujets les plus âgés !

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