Date de publication : le • Modifié le 21 mai 2021 • Temps de lecture : 2 min.

L’OMS ET LES FILMS OÙ L’ON FUME

L’OMS et les films où l’on fume

Si Lucky Luke a remplacé sa cigarette par un brin d’herbe,  ce n’est pas le cas pour tous les héros du cinéma français.

Pour beaucoup, l’association « cigarette et cinéma » est attachée à une époque révolue du cinéma américain d’antan… En réalité, contrairement à ce que la majorité des français pensent, le cinéma reste actuellement et y compris en France une fenêtre publicitaire extraordinaire pour l’industrie du tabac. Selon le rapport de l’OMS sur les films sans tabac, Smoke-Free Movies Report – From evidence to action, qui en est à sa troisième édition depuis 2009, les films dans lesquels on consomme des produits du tabac ont incité des millions de jeunes dans le monde à commencer à fumer.

Le placement de produit est la méthode la plus utilisée : faire apparaître la cigarette, le paquet (voire la cartouche), faire fumer les acteurs principaux… Est-ce utile au scénario ? Parfois oui (pour Gainsbourg, Winston Churchill ou encore Coco Chanel) mais le plus souvent totalement superflu. Cela contribue à banaliser la cigarette, à rendre le geste de fumer convivial et à valoriser le produit .

Cela a également et surtout l’effet de favoriser l’initiation au tabac des jeunes. Selon un communiqué de l’OMS daté du 1er février 2016 : Des études menées aux États-Unis d’Amérique ont montré que, chez les adolescents, 37% des nouveaux fumeurs ont suivi l’exemple donné dans les films. Les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis d’Amérique ont estimé qu’en 2014, l’exposition à la consommation de tabac dans les films aurait incité dans ce seul pays plus de six millions d’enfants à devenir fumeurs.

Les Etats Unis sont pourtant en avance dans ce domaine de la prévention. De l’autre côté de l’Atlantique, un label « sans tabac » existe pour les films. Il apparaît même dès le générique et les producteurs de films pour la jeunesse se sont engagés depuis plus de 10 ans à ne plus faire figurer de tabac dans leurs productions.

Quelles mesures pour enrayer ce phénomène ?

S’il est utopique d’imaginer la disparition totale des fumeurs dans tous les films, l’OMS propose certaines mesures (extrait du communiqué du 1er février 2016) :

  • Diffusion, dans les génériques, d’une déclaration où les producteurs attestent qu’ils n’ont rien reçu de valeur de quiconque en l’échange de la consommation ou de la présence de produits du tabac dans le film ;
  • Arrêt de la pratique tendant à faire apparaître des marques de tabac dans les films ;
  • Diffusion obligatoire de messages antitabac avant les films contenant des images de tabac, dans l’ensemble des canaux (cinéma, télévision, Internet, etc.).

Le rapport recommande également d’interdire toute subvention publique aux productions médiatiques faisant la promotion de la consommation de tabac.

Enfin, l’OMS propose également d’interdire aux mineurs les films où l’on fume, autrement dit de classer « pour adultes » (R-Rating, interdit aux mineurs) tous les films où apparait le tabac…

Cela inciterait les producteurs à éviter de faire apparaitre  le tabac dans leurs films pour ne pas être interdit aux mineurs. Cela aurait également indirectement pour effet de faire diminuer voire à terme disparaitre le tabac des films en général.

Pour aller plus loin :

Les ressources de la FFC :

Nous rejoignons leur démarche :

La Fédération Française de Cardiologue fait partie de L’Alliance contre le tabac, (elle en est l’un des membres fondateurs) et s’associe régulièrement aux « hastag » #FranceSANStabac

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