Date de publication : le • Modifié le 21 mai 2021 • Temps de lecture : 4 min.

LA SCINTIGRAPHIE MYOCARDIQUE

La scintigraphie myocardique

A quoi sert-elle ? 

La scintigraphie myocardique est un examen qui permet d’évaluer la perfusion myocardique (c’est-à-dire la qualité de l’irrigation par les artères, les coronaires), et ainsi de faire le diagnostic de maladie coronaire. Cet examen a des performances supérieures au test d’effort seul et équivalentes à l’échocardiographie sous dobutamine (ou d’effort). Cet examen renseigne aussi sur le fonctionnement du muscle cardiaque, c’est-à-dire sur sa contractilité globale (la fonction pompe du cœur, ou fraction d’éjection ventriculaire). Il peut aussi étudier le métabolisme cellulaire en particulier évaluer la viabilité myocardique : par exemple, après un infarctus du myocarde, il s’agit de voir s’il subsiste au niveau de l’infarctus des zones encore viables donc qui peuvent récupérer une certaine contraction.

Dans quel cas ? 

La scintigraphie permet, par exemple, d’étudier la répercussion sur le fonctionnement du cœur de lésions telles que des rétrécissements au niveau des coronaires. Il est aussi utilisé pour rechercher les défauts d’irrigation du cœur en cas de suspicion d’angine de poitrine ou d’insuffisance cardiaque. Ou encore chez des patients ayant subi une dilatation coronaire ou un pontage aorto-coronaire.

C’est un outil diagnostique précieux de maladie coronaire chez les personnes présentant des facteurs de risque (diabétiques, tabagiques, hypertendus, dyslipidémiques, etc.) dont le test d’effort (sur bicyclette ou sur tapis) n’est pas possible (incapacité physique à pédaler ou à courir), trop difficile (personnes peu actives et/ou peu motivées à bouger) ou non concluant ou litigieux. Cet examen peut être demandé d’emblée devant des anomalies de l’ECG telles qu’un bloc de branche gauche complet.

Avant l’examen  

Les explorations scintigraphiques sont rendues possibles par l’injection d’une substance radioactive particulière, un traceur radioactif (le thallium 201 ou le technétium). Un détecteur spécial (le scintigraphe) enregistre la distribution de la substance injectée dans les différentes parties de l’organe examiné. Cette répartition est visualisée sous forme de série de points « scintillants » correspondant aux zones marquées par le produit radioactif.

La scintigraphie myocardique est couplée à une épreuve d’effort et/ou à une stimulation médicamenteuse 

En cardiologie, la scintigraphie myocardique est couplée à une épreuve d’effort sur vélo ou tapis roulant, et/ou couplée à une stimulation par des médicaments (dipyridamole, adénosine, dobutamine) lorsque l’effort est soit impossible soit seulement d’intensité modérée. Pour rendre l’examen le plus performant possible, épreuve d’effort et stimulations médicamenteuses peuvent ainsi être associées. Les images seront enregistrées juste immédiatement après l’effort et/ou après stimulation médicamenteuse, puis pendant la phase de récupération 15 à 30 minutes après injection du traceur et, enfin, au repos 3 à 4 heures plus tard.

Comment se déroule l’examen ? 

Soit le patient réalise une épreuve d’effort qui dure une quinzaine de minutes soit on lui injecte (dans une perfusion veineuse de l’avant-bras) la stimulation médicamenteuse (dipyridamole, adénosine, ou dobutamine) qui va mimer l’effort. Puis le patient est placé sur une table d’examen. Une substance radioactive, un marqueur ou traceur (technétium, thallium), est alors administrée dans une veine de l’avant-bras. Celle-ci se fixe sélectivement au niveau du myocarde. Dès que ce marqueur a bien diffusé dans l’organisme, des enregistrements d’émission de la radioactivité sont réalisés. Une caméra à scintillation, placée au-dessus de la table d’examen, enregistre la radioactivité émise et va la traduire sous forme photographique.

La scintigraphie peut révéler des anomalies de perfusion du cœur (les zones bien perfusés donnent une image homogène alors que les zones mal perfusées (on parle d’ischémie) apparaissent en négatif (on parle de défects de perfusion), des anomalies de la fonction globale de la pompe cardiaque (on parle de fraction d’éjection ventriculaire). En fonction de ces données, un nouvel examen peut être effectué, quatre heures plus tard au repos, après ré-injection ou pas du marqueur radioactif qui apportera des informations complémentaires.

Les précautions à prendre 

La scintigraphie est contre-indiquée chez la femme enceinte ou susceptible de l’être et les femmes qui allaitent. Il est nécessaire d’être à jeun au moins 6 heures avant l’examen.
Il ne faut pas consommer, durant les 48 heures précédant l’examen, des médicaments contenant du potassium et des aliments riches en potassium (comme les fruits secs, les bananes et les légumes secs).
Durant les 24 heures qui précèdent l’examen, il ne faut pas prendre de café, de chocolat, de thé (ni théophylline).
Selon le cas, le cardiologue traitant peut demander l’arrêt de certains médicaments 24 à 48 heures avant l’examen (comme par exemple les bêta-bloquants qui ralentissent le cœur).

Copyright des images : ICP CHRU de Lille

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