Date de publication : le • Modifié le 21 mai 2021 • Temps de lecture : 3 min.

Commission coeur de femmes

Commission Cœur de Femmes

« Les femmes, les grandes oubliées des maladies cardiovasculaires »

En France, les maladies cardiovasculaires sont à l’origine d’environ 140 000 décès par an et constituent la première cause de mortalité chez les femmes avec notamment une nette progression du nombre d’infarctus chez les femmes jeunes.

Dans ce contexte, la FFC s’engage dans diverses actions, grâce notamment aux travaux de la Commission Cœur de Femmes co-présidée par le Dr Catherine MONPERE et Loan VO DUY. Cette Commission a pour missions d’alerter sur les particularités des maladies cardiovasculaires chez les femmes, et sur les moyens de leur prévention. Elle participe à la production d’une riche documentation relative au risque vasculaire chez les femmes, et présente les raisons de ces spécificités : modifications délétères du style de vie, méconnaissance de la particularité des facteurs de risque au féminin, prise en charge non-optimale en phase aigüe de la maladie mais également après, avec notamment un moindre adressage en réadaptation cardiaque comparativement aux hommes.

En 2014, la Fédération Française de Cardiologie tire la sonnette d’alarme dans l’édition de son « LIVRE BLANC » : « La lutte contre les maladies cardiovasculaires souffre moins du manque de moyens que d’un manque de coordination des nombreux plans de prévention, de recherche et de suivi des personnes à risque ou malades. Elle se heurte aussi à une grande inégalité d’accès à l’information, à la prévention et à la prise en charge, notamment en ce qui concerne les femmes, les milieux populaires et certains territoires… »

En 2018, une enquête IFOP menée pour la FFC rapporte que les femmes sont de plus en plus sensibilisées aux maladies cardiovasculaires, même si les efforts doivent être poursuivis auprès des jeunes générations. Cette enquête montre que le regard des femmes évolue de manière significative sur les risques spécifiques et les moyens de prévenir les maladies cardiovasculaires, mais qu’il reste encore beaucoup à faire pour parvenir à une prise de conscience plus globale et par toutes les générations.

  • Retrouvez en cliquant sur ce lien l’enquête complète dans l’observatoire Cœur et Femmes

La composition de cette Commission répond à la volonté d’une équipe resserrée composée de médecins pluridisciplinaires et de non-médecins pour plus d’efficience et ce afin d’assurer une meilleure prise en charge globale de la problématique Cœur de Femmes. Cette mixité se retrouve dans une Co-présidence innovante, associant une cardiologue et une représentante des Usagers.

En effet, outre les travaux de recherche, l’objectif de cette Commission est d’informer et sensibiliser le grand public, en prenant en compte les spécificités chez les femmes à toutes les étapes de leur vie (puberté, contraception hormonale, grossesse, ménopause) tant pour les personnes en bonne santé (prévention primaire), que pour celles déjà atteintes de maladie cardiovasculaire (prévention secondaire).

Quels sont les principaux projets en cours de la Commission ?

  • Promotion d’une meilleure connaissance des particularités des maladies cardiovasculaires chez les femmes auprès du public, mais également des professionnels de santé 
  • Participation aux Congrès médicaux et aux manifestations d’information grand public, informations auprès des médias
  • Création ou réactualisation des brochures de la FFC sur les risques des maladies cardiovasculaires spécifiques à la femme et élargissement de leur diffusion
  • Mise en place d’un partenariat avec l’Alliance contre le Tabac pour une prévention spécifique du tabagisme féminin selon les différentes tranches d’âge
  • Élaboration d’un programme d’Éducation Thérapeutique « pour les femmes » en partenariat avec la Commission « éducation thérapeutique du patient » (ETP) de la Société Française de Cardiologie.
  • Poursuivre et communiquer régulièrement sur les travaux de recherche en cours soutenus par la Fédération Française de Cardiologie, notamment : 
  1. Étude E3N Cardiovasculaire : par le Pr Boutron et le Dr Mac Donald
    Création du premier score de risque vasculaire dédié aux femmes, incluant leurs spécificités jusqu’à présent non prises en compte dans  les scores de risque  global. Les objectifs sont de mieux comprendre les facteurs de risque d’évènements coronariens sévères de la femme, incluant les aspects spécifiques, notamment hormonaux pour construire ce score spécifique mais aussi comprendre les facteurs de risque de l’ensemble des autres pathologies cardiovasculaires de la femme (AVC, MVTE …).Cette étude concerne le suivi d’une une cohorte de 98 995 femmes âgées entre 40 et 65 ans en 1990.
  2. Étude WAMIF par le Dr Manzo Silbermann
    Étude prospective de l’Infarctus de la Femme Jeune avec analyse descriptive clinique, morphologique et biologique.
    L’objectif est de réaliser une analyse systématique des caractéristiques cliniques, morphologiques et biologiques des cas d’infarctus du myocarde touchant des femmes de moins de 50 ans et d’évaluer leur pronostic à court terme (intra-hospitalier), et moyen terme (à 12 mois). Cette étude concerne 316 patientes âgées de moins de 50 ans.

LE MOT DES CO-PRÉSIDENTES DE LA COMMISSION CŒUR DE FEMMES :

Pourquoi notre engagement dans la Commission Cœur de Femmes ?

 « Mon activité de cardiologue a été consacrée à la Cardiologie Préventive, au travers de la direction médicale du Centre de Prévention et de Réadaptation cardiaque « Bois-Gibert », près de Tours. 
Mon action s’est prioritairement orientée vers :

  • La reconnaissance scientifique de cette spécialité de cardiologie préventive, notamment en créant au sein de la SFC un groupe de travail (actuellement dénommé GERSP : Groupe Exercice Réadaptation Sport Prévention).
  • La création d’un réseau avec les professionnels de Santé de la région permettant la promotion de la réadaptation pour les patients. C’est ainsi que la région Centre Val de Loire enregistre les taux de réadaptation cardiaque les plus élevés de France pour les hommes (45,3 %) et pour les femmes (40,2 %) après infarctus, pour un taux moyen national de 28,5 %.
  • La participation active à la Phase III au travers de la section régionale de la FFC.

 Au fil de ces années, j’ai pu constater le faible taux de femmes adressées en réadaptation, les nombreux freins liés à la réalisation des sessions, et des programmes parfois mal adaptés à la spécificité féminine.  Ma nomination dans la co-présidence de la Commission Cœur de Femmes de la FFC s’inscrit dans la droite ligne de ce parcours avec la volonté d’améliorer l’information, la prévention et la prise en charge des femmes face aux maladies cardiovasculaires ». 

 Docteur Catherine MONPERE

 « En tant que Déléguée régionale de l’Association régionale de Cardiologie de Picardie, remarquant que les Clubs Cœur et Santé de cette région étaient majoritairement fréquentés par des femmes, j’en ai déduit qu’elles étaient bien informées et qu’elles prenaient bien en main leur santé. Or, l’enquête IFOP cité plus haut montre qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire. Pour qu’elles soient actrices de leur santé, nous devons les informer, les former et les éduquer avec une pédagogie positive et accessible. Par ma relation de proximité avec les Clubs Cœur et Santé, je peux contribuer à l’efficience de cette longue chaîne de transmission entre les professionnels de la santé et les usagers, les femmes en particulier. Car si chaque adhérente des Clubs Cœur et Santé est touchée personnellement par cette cause, elle en fera sienne et en sera elle-même la meilleure ambassadrice. Être co-présidente de la Commission Cœur de Femmes de la Fédération Française de Cardiologie est une belle opportunité pour participer à ce vaste programme d’amélioration de la santé du cœur des femmes. » 

Loan VO DUY

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