Greffe cardiaque : un retour à la vie
Chaque année, près de 500 patients reçoivent une greffe cardiaque. Une intervention pointue, vitale, qui permet une vraie guérison.
La greffe cardiaque est proposée à certains patients souffrant d’insuffisance cardiaque. Ce dysfonctionnement du muscle cardiaque, qui ne parvient plus à assurer correctement son rôle de pompe (et concerne 1 million de personnes en France), est normalement traité soit par médicaments (bétabloquants, inhibiteurs de l’enzyme de conversion) et/ou par la pose d’un pacemaker ou d’un défibrillateur). Toutefois, il arrive que, malgré le traitement, la maladie s’aggrave au fil du temps, provoquant une fatigue croissante, un essoufflement, des troubles du rythme cardiaque répétés, voire des décompensations cardiaques menant à des hospitalisations. Le recours à la transplantation se révèle alors parfois vital pour sauver la vie du patient.
GREFFE DU CŒUR, DES CONDITIONS PRÉCISES
Un bilan pré-transplantation est nécessaire, pour réaliser un état des lieux cardiaque, infectieux et de santé générale du patient. En effet, certaines personnes ne peuvent pas être greffées : c‘est le cas des plus de 65 ans, des personnes souffrant d’un cancer évolutif ou récent ou de certaines affections rénales ou hépatiques. D’autres solutions devront alors être envisagées comme l’assistance circulatoire (cœur artificiel).
Le patient est ensuite inscrit sur liste d’attente pour une transplantation, et doit dès lors rester joignable 24h/24 et pouvoir arriver à l’hôpital dans les 2 heures suivant l’appel l’informant qu’un organe est disponible. La durée d’attente est très variable : l’appariement entre donneur et receveur est réalisé en fonction de la gravité du receveur, de la compatibilité de groupe sanguin, de morphologie et d’âge. Cet appariement est réalisé par l’Agence de Biomédecine qui répartit nationalement les greffons.
L’intervention dure 4 à 8 heures.
LA VIE APRÈS UNE TRANSPLANTATION CARDIAQUE
Le transplanté reste 10 à 15 jours en service de réanimation, en atmosphère protégée pour éviter une complication infectieuse avant d’être admis en service de chirurgie cardiaque pour équilibrer son traitement médicamenteux et vérifier (par biopsies cardiaques) l’absence de rejet du cœur greffé. Enfin, il part en centre de réadaptation, avec un programme personnalisé de réadaptation cardiaque et musculaire, une prise en charge diététique et psychologique.
La greffe cardiaque permet un retour à la vie normale, en offrant au malade un cœur sain et fonctionnel. Toutefois, elle implique un traitement médicamenteux immunosuppresseur à vie (pour réduire le risque de rejet du cœur transplanté) et une surveillance médicale rapprochée. Le risque d’infection lié à ce traitement oblige également à une vigilance quotidienne.
Merci à Docteur Corinne Goeminne-Boulé, cardiologue responsable du suivi des transplantés cardiaques et des patients sous assistance cardiaque, au CHU de Lille.