Les troubles du rythme cardiaque
Les troubles du rythme cardiaque sont des anomalies de l’activité électrique qui déclenche et régule l’activité du muscle cardiaque.
Elles se traduisent par un cœur qui bat :
- trop vite : tachycardie, plus de 100 battements par minute,
- trop lentement : bradycardie, moins de 50 battements par minute,
- de façon irrégulière : arythmie.
QU’EST CE QUI PEUT FAVORISER LES TROUBLES DU RYTHME CARDIAQUE
Les troubles du rythme cardiaque sont le plus souvent causés par la présence de fibrose dans le muscle cardiaque. La fibrose est un tissu fibreux inerte, cicatriciel, qui se comporte comme un isolant. L’infarctus du myocarde, en particulier, laisse sur le cœur des cicatrices de ce type.
Le muscle cardiaque n’est alors plus lisse et homogène, ce qui gêne le cheminement de l’impulsion électrique et peut provoquer des troubles du rythme. Ceux-ci peuvent concerner différentes parties du cœur : oreillettes, ventricules ou leur jonction.
Quand il s’agit d’épisodes brefs de tachycardie ou d’arythmie, dus le plus souvent à l’anxiété ou à l’émotion, les troubles du rythme cardiaque sont parfois désignés sous le terme de palpitations.
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LES SYMPTÔMES DES TROUBLES DU RYTHME CARDIAQUE
Tachycardie : quand le cœur bat trop vite
Il existe plusieurs types de troubles liés à un battement du cœur trop élevé : la fibrillation atriale ou auriculaire (rythme le plus souvent trop rapide et irrégulier), le flutter et les tachycardie atriales focales (rythme fréquemment rapide et le plus souvent régulier), la maladie de Bouveret (arythmies se déclenchant de façon capricieuse et ponctuelle), les troubles du rythme ventriculaires (palpitations, extrasystoles et tachycardie). Dans la plupart des cas, il s’agit d’une situation d’urgence, car ces troubles peuvent être graves, voire mortels, et nécessiter des gestes de réanimation.
1. Fibrillation atriale (ou anciennement auriculaire)
On parle de troubles du rythme atriaux ou auriculaires lorsque ceux-ci se manifestent dans l’oreillette. La manifestation la plus classique est la fibrillation atriale (anciennement fibrillation auriculaire) qui se caractérise par un rythme irrégulier parfois trop rapide, causé par une multitude de circuits ou de foyers simultanés d’activation électrique anormale.
Des oreillettes en état de fibrillation se contractent donc de façon désordonnée et inefficace, avec des répercussions sur le remplissage pouvant provoquer une réduction de 20 à 30 % du débit cardiaque (volume de sang mis en circulation par le cœur). Ce défaut de contraction entraîne, en outre, une stagnation du sang au niveau des oreillettes avec risque de constitution d’un caillot qui pourrait être éjecté hors du cœur et migrer dans les artères, aboutissant à une obstruction, en particulier d’une artère cérébrale avec un risque d’accident vasculaire cérébral.
La fibrillation auriculaire est la plus fréquente et la plus complexe des anomalies du rythme cardiaque. D’incidence faible chez le sujet jeune (moins de 1 % avant 50 ans) sa prévalence augmente avec l’âge pour passer de 2 à 4 % après 60 ans à plus de 10 % après 80 ans. On estime qu’environ 300 000 personnes en France sont concernées par la fibrillation atriale.
2. Flutter atrial et autres tachycardies atriales
Siégeant également au niveau des oreillettes, les flutter et tachycardies atriales se traduisent par des contractions extrêmement rapides mais régulière et d’amplitude uniforme. Elles sont de l’ordre de deux à trois cents par minute dans les oreillettes, mais transmises aux ventricules avec une fréquence deux ou trois fois moins rapide.
Les principales causes d’une fibrillation atriale ou d’un flutter sont les anomalies des valves cardiaques, l’hypertension artérielle, la maladie coronaire ou angine de poitrine, l’insuffisance cardiaque ou l’hyperthyroïdie. Mais, souvent, il n’y a pas de cause retrouvée, excepté l’âge.
3. Maladie de Bouveret
La maladie de Bouveret désigne un épisode de tachycardie lié à un court-circuit siégeant à l’intérieur ou autour du nœud auriculo-ventriculaire, se déclenchant de façon capricieuse et ponctuelle, à la suite d’une émotion ou sans cause particulière. Elle affecte particulièrement les sujets jeunes. Ces arythmies sont le plus souvent sans risque vital, la gêne étant limitée à des palpitations, mais la répétition des crises peut les rendre handicapantes. La fin de la tachycardie est souvent brutale avec sensation immédiate de bien-être.
4. Tachycardie ventriculaire
L’apparition d’un trouble du rythme dans les ventricules est principalement mais non exclusivement liée à la présence de fibrose, elle-même souvent conséquence d’un infarctus ayant fabriqué une cicatrice dans le muscle cardiaque.Ponctuellement, des courts-circuits électriques peuvent survenir dans la zone de la cicatrice ou autour. La tachycardie ventriculaire a un démarrage brusque et est très souvent mal toléré : douleur thoracique d’angine de poitrine, essoufflement, sensation de faiblesse, perte de connaissance.
5. Palpitations, extrasystoles, tachycardie…
Les extrasystoles sont des battements supplémentaires s’intercalant entre les battements normaux lors de la contraction du cœur (systole).
Le terme “palpitations” correspond à des symptômes rapportés par les patients qui expriment leur perception d’un rythme cardiaque anormal : trop rapide, irrégulier, ponctuellement ou par crises de quelques secondes, minutes ou heures. Dans l’immense majorité des cas, ces palpitations sont une des manifestations de l’anxiété.
Par rapport à ces symptômes, l’objectif du médecin sera de réunir toutes les informations relatives au trouble du rythme, afin d’établir un diagnostic. Il prescrira au minimum un électrocardiogramme et/ou un enregistrement Holter de vingt-quatre heures pendant la crise, ce qui lui permettra de situer l’origine du trouble (oreillettes, jonctions, ventricules) et d’en préciser la nature (fibrillation, flutter, etc.).
Le cardiologue utilisera alors soit le terme d’extrasystoles (pour désigner un phénomène ponctuel, c’est-à-dire l’existence d’une contraction anormale, isolée ou intermittente) soit celui de tachycardie (lorsqu’il s’agit d’un phénomène soutenu, à partir de trois contractions anormales qui s’enchaînent).
Bradycardie : quand le cœur bat trop lentement
Lorsque l’impulsion électrique à des difficultés à se propager, cela peut entraîner un ralentissement excessif du rythme cardiaque, la bradycardie. Cette faible cadence cardiaque peut empêcher une bonne irrigation cérébrale et causer fatigue, essoufflement, vertiges et, parfois, une perte brutale de connaissance. Quand la bradycardie est liée à un blocage de l’influx électrique entre les oreillettes et les ventricules, le cardiologue pourra proposer l’implantation d’un stimulateur cardiaque, également appelé pacemaker.
Quels sont les traitements ?
L’origine des troubles du rythme cardiaque est un dysfonctionnement électrique concernant l’une des cavités cardiaques ou leur jonction. Il est possible d’y remédier par des médicaments, par un choc électrique externe, par la destruction du foyer cardiaque responsable ou par l’implantation d’un dispositif spécifique : défibrillateur ou simulateur cardiaque (pacemaker).